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Sylvie Vartan : « Je rêvais d'être une actrice »
Présidente du jury au 25ème Festival du film de Cabourg du 15 au 19 juin, Sylvie s'est vue remettre un Swann d'or pour ses 50 ans de carrière.
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Sylvie VARTAN, Chanteuse.
La chanteuse copréside actuellement la 25e édition du Festival du cinéma de Cabourg. Elle se fait rare sur les écrans mais elle est une authentique passionnée.
Que venez-vous faire au Festival de Cabourg ?
Je viens d'abord passer un bon moment car j'aime beaucoup le cinéma. C'était mon premier rêve d'artiste. J'ai eu l'occasion de faire un très bon film avec Jean-Claude Brisseau en 1994. J'en ai fait d'autres aussi, pas inoubliables, mais le cinéma est une aventure que je n'ai pas encore vécue comme j'aurais aimé le faire... car je chante depuis cinquante ans (rires).
Justement, après votre prestation très remarquée dans L'Ange noir, pourquoi n'avez-vous pas été plus présente au cinéma ?
D'abord, je ne sais pas faire le pied de grue. Donc j'attends qu'on me demande. Si ça me plaît, j'accepte. Sinon, je n'y vais pas. Ensuite, on m'a proposé des choses qui ne me plaisaient qu'à moitié ou des resucées du film de Brisseau en moins bien. Alors j'ai dit non. Ma dernière expérience d'actrice finalement, c'était sur la scène du théâtre Marigny avec Danièle Thompson pour L'amour, la mort, les fringues. Ça m'a beaucoup plu d'aborder la comédie. J'ai beaucoup appris. Mais je ne suis pas une actrice à qui on pense en priorité.
On avait pourtant pensé à vous pour Les parapluies de Cherbourg...
Et Pierrot le fou aussi mais si j'avais fait tout ça, je n'aurais pas chanté car c'est arrivé quand je commençais à marcher très fort. Mon impresario de l'époque ne voulait pas que je change d'orientation alors il a tout refusé en bloc sans que je le sache. Sinon, j'aurais sauté sur l'occasion ! Je l'ai regretté pendant longtemps car je rêvais d'être actrice.
Mais vous l'avez été dès l'âge de 6 ans dans un film bulgare !
Ça a été le déclencheur de tout ça. C'était un rôle minime dans Sous le joug.
Ça a été une révélation. J'avais l'impression de tourner Autant en emporte le vent ! On faisait partie d'une chorale d'enfants avec un professeur qui régnait sur sa classe de main de maître. J'ai commencé à rêver à ce moment-là !
Après cinquante ans de carrière, vous rêvez toujours ?
Oui, tous les jours. Ma vie est un rêve. Je peux dire que je ne regrette rien, je suis extrêmement gâtée. Chanter est une grande liberté et une grande force, comme jouer permet de rester en perpétuel contact avec les émotions de l'enfance. Ça fait oublier la réalité.